Une rencontre au Carmel de la Paix
Au lendemain de cette 10ème rencontre interreligieuse pour la paix au Carmel de Mazille, comment ne pas être touché par ces échanges et ces témoignages ?
Tout a concouru à la réussite de cette journée ensoleillée dont l’organisation fut parfaite : Les quelques 120 participants étaient répartis de façon aléatoire en 15 groupes. Le groupe 13 était animé par le Père Jean-Robert Courtot, vicaire général, et composé d’une sœur carmélite de Mazille, une autre sœur carmélite de la région lyonnaise et d’origine malgache, une jeune femme orthodoxe d’origine serbe, un musulman accompagné de son épouse et de leurs 2 jeunes enfants, un catholique venu de Lyon et moi-même de l’Eglise Protestante Unie de Chalon.
Quelle richesse reçue de ce groupe si pluriel, l’IA a bien fait les choses ! Nous étions tous rassemblés autour de notre pique-nique pour faire connaissance.
Immédiatement, nous nous sommes sentis unis par un même Dieu dans le respect, la bienveillance, la reconnaissance sur fond d’émotion palpable.
Témoignages et amour fraternel
En début d’après-midi, sont venus les témoignages de chaque responsable de confession. La pasteure Laurence Tartar, narratrice née mais absente ce jour-là, présente en vidéo un extrait du Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec les yeux du cœur ». Et s’il faut choisir un moment fort nous retiendrons tous la prise de parole commune d’Ahmed, imam de la mosquée de centre-ville de Chalon, et de Michel, responsable cultuel de la communauté juive de Chalon. Tous deux viennent aux rencontres de Mazille depuis leur création en 2006.
Ils nous ont émus par leur amour fraternel dans le dialogue, l’écoute et le respect. Les différences constituent une richesse. Sans fraternité, la foi est incomplète, mais cette fraternité est souvent voilée, voire cachée.
Revenus dans nos groupes respectifs et enrichis par les témoignages, nous avons échangé sur le thème de la fraternité. « Soupçonne-moi du meilleur » peut-on lire sur un trottoir au centre ville de Chalon. Toi, mon frère, toi, ma sœur, je dois toujours chercher et trouver en toi ce qui est bon. L’homme n’est pas fait pour vivre seul, chacun a besoin de l’autre et le lien se construit pas à pas. Se connaître passe par autrui. Et Monseigneur Rivière termine par cette citation du philosophe Paul Ricoeur : « Le plus court chemin de soi à soi est le chemin qui passe par autrui ». Notre Dieu, quelle bénédiction d’avoir vécu ces moments de grâce sur cette colline de la Paix !
Christine C.
Photo de couverture : Colline Chaumont Mazille : Colline avec le hameau de Chaumont au sommet, par Chabe01, 2017. Licence Creative Commons
Photo article : Soupçonne-moi du meilleur, par S.B., Chalon-sur-Saône, 2023.