Prédication du 15 octobre 2023

Culte et prédication du 15 octobre 2023. Par Laurence Tartar

Matthieu 22 v 1 à 14 : Le grand repas

 

* Introduction

Nous voici conviés ou invités à un repas de fête : nous voilà beaux et prêts pour la réception, nous les passants de la rue : Quel honneur ! Nous nous sommes préparés, quelle qu’aient été nos vies, nous voilà en route pour le lieu, là même où furent invités, appelés ceux et celles qui généralement sont invités. Cette fois, la chance, le hasard, ou le plan de Dieu, m’appellent à prendre ma place à cette réception, et à accepter sans aucun doute les responsabilités qui vont devenir les miennes, à savoir veiller à ce qu’il y ait toujours un espace disponible pour les nouveaux appelés par le maitre ou la maitresse de maison. Et cela parfois ne nous viendrait pas à l’idée de venir sans vêtement de fête, triste ou déprimé, sale ou mal vêtu. Mais venons-en au texte lui-même.

* partie 1

Au moment où Mathieu met par écrit cette parabole, ce sont les responsables et plus largement l’élite du judaïsme d’alors qui sont mis en cause, eux qui ont refusé l’appel, ou l’invitation à entrer dans le royaume de Dieu, inauguré par Jésus.

C’est du passé.

Qu’en est-il de notre parabole aujourd’hui ?

Désirons nous développer des critiques ou même des attaques contre tous ceux qui, pour de bonnes ou mauvaises raisons, refusent l’évangile ?

Nous pourrions penser plus précisément à tous ceux qui, ayant reçu un enseignement biblique, se sont à un moment ou à un autre détaché de l’église. Mais il n’en est pas question, parce qu’il vaut mieux considérer ce qu’il en est de nous, auditeurs présents de la parabole du festin, à qui est adressé ce message, dit positif. Nous n’avons pas à juger les autres.

Ce message découle t’il du sens symbolique du festin ou du banquet ?

Ce festin est l’occasion de déguster d’excellents mets et boissons, ce qui reste exceptionnel. C’est le plaisir d’inviter et d’être invité et ainsi honoré qui prédomine. C’est l’occasion de rencontres, d’échange, de partage. C’est l’émerveillement du grand nombre, de la démesure. C’est la fête, qui permet, au moins un temps, d’échapper aux grises routines de la vie. C’est la joie. Elle est au maximum dans notre parabole, car le banquet est celui des noces du fils du roi. Un événement qui ne concerne pas seulement une famille, mais tout un peuple, tout le peuple. Un évènement unique, car le mariage du fils du roi, peut-être celui qui sera plus tard sur le trône, n’aura lieu qu’une fois, et c’est la joie totale.

            *Partie 2

Cette joie nous est offerte.

Offerte veux dire qu’elle ne nous est pas imposée. Cela veut dire que nous pouvons toujours la refuser pour diverses raisons, parce que nous sommes à l’image des invités de notre texte, trop occupés par nos activités et vies. Nous pouvons, comme d’autres invités, nous opposer plus ou moins violemment à celui qui nous invitent, considérant la fête trop hypocrite, ou trompeuse, ou trop dispendieuse.

Voilà, nous sommes invités à cette fête, à la fête, et ce, qui que nous soyons. Les envoyés du roi rassemblent très largement, les bons, et les mauvais, dit Jésus. Il n’y a pas de tri selon les critères moraux ou de bonne ou mauvaise réputation. Nous sommes tous invités à la fête, et nous devons largement nous en réjouir.

            * Partie 3

C’est précisément ce que ne peut ou ne veux pas faire le dernier personnage de ce texte, qui est une parabole dans la parabole. Cet homme a bien entendu, été invité au festin et il y a répondu positivement. Il est entré dans la salle du banquet, mais sans vêtement de fête. Cette mention est étrange, parce que l’on dit que lors des banquets on distribuait à l’entrée de quoi agrémenter festivement les habits. On peut même imaginer que, même invité au dernier moment cet homme aurait pu se vêtir un peu mieux qu’à son ordinaire. C’est cela, il faut pour entrer au festin, sortir de l’ordinaire. On peut dire aussi qu’il faut y participer de façon visible, il faut exprimer d’une façon très simple mais visible la joie générale. Une fois installée au banquet on ne peut pas être neutre ou passif, voir passer inaperçu.

Alphonse maillot se demandait si celui qui était sans habit de fête n’était pas : « un homme qui est entré, mais qui ne peut pas croire à la joie de la fête et aux noces. Un de ces chrétiens qui n’arrive pas à croire que le royaume est un banquet nuptial et qui s’habille comme pour un enterrement. Un homme croyant, mais revêtu de sévérité, d’austérité, de silence, quand il faut s’habiller de joie et d’espérance. Un homme qui croit qu’il faut porter toute la tristesse du monde au lieu d’apporter le sourire de Dieu au monde ».

C’est un avertissement qui n’est pas inutile. Voici ce qui nous est rappelé à nous aujourd’hui.

            * Conclusion

Nous avons accepté de sortir de notre ordinaire, nous avons accepté l’invitation, ne serait-ce que pour venir ici ce matin, soyons des participants actifs, pas forcément exubérants, mais profondément joyeux à la grande fête du royaume de Dieu.

Qu’elle-est-elle ?

Elle est pour nous qui, pour l’instant, sommes sur terre, mystérieusement et très humblement également, celle de l’église universelle, dispersée, mais formant spirituellement une grande assemblée de fête. Ce rappel nous est adressé de façon vive. Si on s’en tient aux mentions, dans la parabole, des punitions de ceux qui ont refusé l’invitation et de celui qui n’avait pas de vêtement de noces. Ces phrases que l’on peut classer parmi les paroles dures de Jésus sont-là pour nous faire ressentir l’importance que prennent nos réponses à l’invitation de Dieu.

Paul le dit autrement : « Réjouissez-vous dans le seigneur en tout temps, je le répète, réjouissez-vous ».

Amen

 

Pasteure Laurence Tartar

 

Image : Photo par formulaire PxHere

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