Prédication du 29 octobre 2023

Culte et prédication du 29 octobre 2023. Par Philippe Vidal

Chers sœurs et frères, nous voulons dire à chacune et chacun en cette
heure : « Qui que tu sois, paix sur toi !

Entre ici ; tu ne seras l’hôte d’aucune famille étroite, mais celui de toute la grande famille militante réunie partout dans le monde en ce moment même ; tu seras l’hôte de Dieu et tu seras chez toi. »

« Ma maison s’appellera maison de prière pour tous les peuples »
proclame l’Éternel par la bouche du prophète Ésaïe. Nous voulons ce
matin et ici nous en faire l’écho en disant à chacune et chacun : « La
grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de
Jésus-Christ notre Sauveur.

 

 

Ô Dieu, créateur du monde
Ouvre nos yeux à sa beauté
Ouvre nos esprits à l’émerveillement
Ouvre nos oreilles aux autres
Ouvre nos cœurs à Toi

 

N°12-10 (1,2,3) : Avec des cris de joie

 

Loué sois-tu, ô Dieu, toi le consolateur,
toi qui apaises les esprits tourmentés,
toi qui sèmes la joie dans les cœurs affligés,
Tu fais germer le sourire sur les lèvres crispées
et fleurir les chansons au sein des opprimés ;
c’est toi qui nous feras transporter les montagnes
pour danser avec elles au milieu de ta fête !
Loué sois-tu, ô Dieu, ton nom est grand sur toute la terre.

Merci pour le temps que tu m’accordes encore aujourd’hui ;
Aide moi à réserver à chaque jour :
Le temps de te rencontrer,
Le temps d’écouter les autres, et de m’en préoccuper,
Le temps de respirer et d’admirer,
Le temps de sourire et de remercier,
Le temps de m’arrêter et de réfléchir,
Seigneur,
Que ton esprit habite le temps que tu m’offres,
Et lui donne sa dimension d’éternité.

 

PAUSE

 

Éternel, nous voulons te prier devant les douleurs et les
souffrances qui irradient nos vies, nos peuples, notre terre,
Te dire aussi notre désarroi quand nos propres erreurs, conscientes ou
non, volontaires ou pas, prolongent ces douleurs et ces souffrances,
Comment vivre sans oublier, comment vivre en oubliant ?
Seigneur, suscite en nous l’esprit de conversion, de changement,
puissions-nous comprendre, à travers d’autres points de vue, comment
servir à quelque chose, à quelqu’un, à quelques-uns, sans pour autant être esclaves d’une cause.
Insuffle en nous un Évangile qui relève et qui libère
Pardonne-nous d’agir si naturellement comme si nos pensées et nos
actes n’avaient pas de conséquence.
Libère nous de la culpabilité.
Que ton dynamisme devienne notre joie et notre force.

 

N°43,04 : Seigneur reçois, Seigneur pardonne (1,3,4)

 

 

Déclaration du pardon

 

Le Seigneur a dit à ses apôtres : « Je vous laisse la paix ».
Cette paix, la sienne, n’est pas dans l’ordre lorsque l’ordre écrase. Elle
n’est pas dans le silence lorsque le silence naît de la répression ; elle
n’est pas dans la résignation car la résignation est indigne de l’homme.
Sa paix est l’amour pour tous, la justice pour tous. Dieu ne regarde pas
le péché, le péché qui divise et qui humilie, qui écrase. Mais il regarde
notre bonne volonté ; il transforme notre cœur, il fait germer l’amour.
Nous croyons en sa paix puisqu’il nous l’a promise. Il nous la donne et
nous, nous la donnerons au monde. Pour l’éternité !

 

N°45-06: 0, Jésus mon frère.(1,2,3)

 

La loi

 

Le Seigneur Jésus-Christ prend possession de notre être pour que nos vies soient des reflets de la sienne.

Il demeure en nous et nous pouvons, comme lui, rayonner, au point d’être à notre tour, une lumière pour les autres.

Une lumière qui émane complètement de lui.

C’est lui qui, à travers nous, illumine les autres.

Ainsi nos vies deviennent louange à sa gloire, la louange qu’il préfère !

Cette lumière c’est celle qui brille profondément en nous grâce à la promesse de notre résurrection.

 

Confession de foi

Je crois en Dieu. Par lui l’univers et notre existence sont créés
toujours à nouveau. Dans le chantier du monde, son Esprit
nous anime et nous porte.
Il donne chaque jour à notre vie un sens positif, une dignité
fondamentale, une vocation créatrice.
Dieu est l’avenir de l’humain. Sa présence éternelle dépasse les
espaces et les temps.
Je crois que Jésus nous fait entendre Sa parole. Il est celui que
nous écoutons et vers lequel nous regardons pour savoir qui est
Dieu et qui est l’homme : un Dieu d’amour, selon la Bible ; un
Dieu pour lequel l’être humain et la terre entière sont une
espérance invincible.
En Jésus, l’homme et Dieu sont à jamais ré-unis et inséparables.
Il est un exemple pour nous et pour le monde.
Nous reconnaissons une seule Église, universelle et connue de
Dieu seul. Elle existe par-delà les institutions chrétiennes et les
frontières religieuses.
Je crois à l’amour plus fort que la mort !

 

 

Prions avant de lire les Écritures

 

Prions Dieu avant de lire les Écritures, afin qu’elles deviennent pour nous
Parole de vie.
Père,
toi qui as parlé face à face avec Moïse,
toi qui fis crier et pleurer les Prophètes,
toi qui as fait jaillir les psaumes de ton peuple
et murmuré la sagesse des proverbes,
Dieu vivant, qui a mis le « Magnificat » dans la bouche de Marie
et la confession du Christ dans celle de Pierre,
Toi qui as prononcé ta Parole
comme une parole humaine dans la vie de ton Fils,
par ton Saint-Esprit, rends ces paroles vivantes en cette heure;
qu’elles deviennent pour nous, ta Parole.
Amen.

 

Texte biblique :

 

Mathieu 22 : 34-40

 

34 Les pharisiens, ayant appris qu’il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent,

35 et l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l’éprouver:

36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?

37 Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.

38 C’est le premier et le plus grand commandement.

39 Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.

 

 

Moment musical

Prédication

Sœurs et frères,

 

Je n’aurai pas l’orgueil de croire que vous vous en souvenez encore. Mais l’an dernier à cette époque, je vous lisais ma prédication sur le texte précédant celui de ce matin !

 

Je vous propose donc d’y revenir brièvement.

 

Nous nous y perdons un peu quand les évangiles nous parlent de Sadducéens et de Pharisiens. Petit éclairage rapide.

 

Les Sadducéens sont des maîtres de la loi attachés au temple de Jérusalem.

Leur nom vient de Saddoc, premier grand prêtre nommé par David.

Ils tentent de piéger Jésus avec cette délirante histoire de femmes qui est épousée par 7 frères qui meurent les uns après les autres. Pas d’pot ! Vous vous en souvenez j’imagine !

Ils veulent savoir de qui elle sera finalement la femme à la résurrection…

 

Jésus balaye leur petit traquenard en leur disant qu’à la résurrection nous serons comme des anges et que Dieu est le Dieu des vivants, pas des morts ! Pan !

Et il leur dit au passage qu’ils ne connaissent ni Dieu, ni l’Ecriture. Bing ! Alors là ça fait quand même un peu mal aux oreilles pour des gens qui sont des docteurs de la loi !

 

Ca coince un peu …

 

Mais arrivons à notre passage.

 

Les Pharisiens, que nous connaissons un peu mieux parce que Jésus les asticote encore plus, viennent donc également à la charge avec le même esprit de lui tendre un piège.

 

Les Pharisiens étaient des rabbins intervenant dans les synagogues et non dans le temple. C’était les plus nombreux. Voyant que les Sadducéens (qu’ils détestaient cordialement) se sont franchement pris une bonne claque sur le museau, ils tentent aussi de piéger Jésus.

 

Le texte commence par nous dire que les Pharisiens aussi tentent de piéger Jésus.

Quel est le plus grand commandement de la Loi ?

 

Tu aimeras ton Dieu et tu aimeras ton prochain. Cette réponse de Jésus est célèbre et on la cite souvent, on la retrouve souvent sur les murs de nos temple. Et ici même dans cette œuvre artistique. (je désigne le branchage sous la croix du temple : « Dieu est amour »)

 

Mais on oublie que c’est une question piège. Jésus accepte d’y tomber pour nous faire aller plus loin en enseignant chevronné. Mais quel est ce piège ?

 

Demander à un rabbin, qui plus est qui passe pour un prophète, quel est le plus grand commandement reviendrait à demander à un maçon ce qu’est du ciment. La réponse est contenue dans la grande confession de foi d’Israël :  « Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, les Seigneur est un : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée. » Bien entendu ! Jésus ne pouvait l’ignorer et les Sadducéens le savaient. Par contre, ils introduisent dans leur question  la notion de hiérarchie.

 

Je m’explique : Je vous invite à vous poser la question inverse :

Dans les commandements de Dieu, lequel est le plus petit, celui qui a la moindre importance ?

 

(Les laisser un peu réfléchir et les interroger directement)

 

Alors ? Qui veut se lancer ?

 

Bien sûr ! Si c’est un commandement de Dieu, il ne peut être plus petit qu’un autre commandement. C’est là le piège : Hiérarchiser les commandements.

 

Les commandements de Dieu peuvent être contradictoires (ou le sembler). Il y a nombre commandements qui paraissent s’opposer, notamment avec le fameux « Tu ne tueras pas ! » et toutes les prescriptions sur les lapidations !

On est donc un peu tentés par  une hiérarchisation des commandements.

Ce piège de la hiérarchie, même sans être des spécialistes de la loi de Dieu ou des lois humaines, nous y sommes constamment confrontés. Par exemple, cette injonction constante à établir la liste de nos priorités.

Qu’est ce qui est à mettre avant  dans nos propres vies: le travail, l’argent, Dieu, la famille, les obligations sociales, l’attention à nous-mêmes ? Pas très fastoche !

 

Cette question de la hiérarchie des priorités suscitent des débats sans fin entre spécialistes… Jésus apporte une autre réponse, comme d’hab.

Mais remarquez qu’il joue le jeu : il répond à la question posée (ce qui n’est pas si fréquent chez lui). Il cite les Écritures reconnues, évidement, par les pharisiens, et qui plus est dans le Pentateuque, c’est à dire dans la loi de Moïse, la Torah. Il semble bien tomber dans le piège et admettre qu’en effet des commandements de Dieu valent plus que d’autres.

 

Sauf, qu’en associant ces deux commandements comme absolument prioritaires, Jésus renverse complètement le système de pensée.

 

En effet, s’il accepte d’entre dans le jeu des hiérarchies, les deux commandements que non seulement il place en premiers, mais dont il fait en plus dépendre tous les autres, sont des commandements d’amour :

 

AIME DIEU ET AIME TON PROCHAIN !

 

Or, le verbe aimer se conjugue mal à l’impératif ! L’amour ne se commande pas.

On est parfois tenté de résoudre le problème en expliquant que l’amour dont parle la Bible n’a rein à voir avec ce que nous appelons l’amour. Pourtant, en hébreu, le verbe aimer présente les mêmes ambiguïtés qu’en français. On aime Dieu, on aime son prochain, on aime ses enfants, on aime la couleur rouge ou… le bœuf bourguignon !!!

C’est le même verbe pour ses sentiments très différents.

 

Jésus ouvre un changement de modèle (de paradigme comme on dit quand on veut faire un peu classe). Face à Dieu, la question à se poser n’est pas « quelles sont les lois que je dois appliquer et avec quelle priorité, mais plutôt « quelle est ma RELATION à Dieu et aux autres ? »

 

C’est un changement radical, car cela ne me soumet plus à la loi dans le sens de la passivité, mais m’oblige à être acteur puisqu’une relation est toujours à double sens !!!

Ce changement de perspectives ne rend pas les choses plus simples.

En effet, nous sommes des êtres blessés, imparfaits et cela influence même souvent notre manière d’aimer. Et puis, nous sommes différents, les uns des autres, nos histoires, nos lectures, nos accidents de vie, nos attentes, nos joies aussi sont différentes. Bref, pour vivre l’amour, il ne suffit pas d’appliquer bêtement la règle d’or : « faites aux autres ce que vous voudriez que l’on fasse pour vous ». Aimer l’autre implique de le reconnaître, de la reconnaître dans sa différence, de prendre du temps, tenter honnêtement de comprendre…

 

Mais alors si l’amour n’est pas plus facile ni plus simple à vivre que la loi, en quoi est-ce une bonne nouvelle ?

Tout d’abord, l’amour est une libération, une libération de nous-mêmes.

 

Si ma relation est basée sur l’observance de la règle, je passe ma vie à scruter la moindre de mes attitudes, le moindre de mes gestes, je vis recroquevillé, centré sur moi à m’observer le nombril et quand je tourne les yeux vers les autres, c’est soit dans la peur de leur jugement, soit pour les juger… Une relation d’amour ne peut se vivre qu’en décentrant mon regard de moi- même, en tournant mes yeux vers les autres : le Seigneur et mes prochains…

 

… et en même temps, il faut que je m’aime aussi, pour aimer l’autre tout autant !

 

Je disais « pas fastoche ! Tout à l’heure et je me répète !

 

Et puis, si je suis appelé à aimer mon prochain comme moi-même, je peux entendre que je suis également appelé à être aimé par mon prochain et découvrir ainsi que par cette parole, Dieu révèle son amour pour l’humanité, pour chaque être humain. Et l’inextricable écheveau des commandements, l’impossible injonction à aimer deviennent une bonne nouvelle : Dieu nous aime et nous ouvre un chemin de vie !

 

Soeurs et frères, Jésus au travers de cette question piège veut nous enseigner que l’amour dépasse les règles. Comme Dieu il est à la fois inatteignable, partout présent et partout insaisissable dans un carcan étroit, dans un code civil et pénal.

Dieu n’est pas le législateur qui nous demande d’être en règle comme un policier sévère. Mais Dieu EST Amour. Il nous aime et nous invite à aimer. Nous invite, pas nous impose ! Cela nous transforme et nous libère. Ainsi nous pouvons aimer librement à notre tour.

 

Amen

 

Moment musical

 

 

N°22-08 : Comme un souffle fragile (1,2,3)

 

 

ANNONCES paroissiales

 

Offrande   

 

Seigneur, en ce monde matériel qui est celui où nous vivons, tout t’appartient, car c’est toi qui a tout créé depuis rien.

Permets nous de ne pas nous enfermer dans nos petites possessions et ouvre nos cœurs vers le don universel dont tu nous as donné exemple par le sacrifice de ton fils bien aimé.

Amen.

 

J’ai fait, cet été, une retraite dans un monastère, et l’une des participante qui venait de l’île de la Réunion, a prié à haute voix à un moment et en s’adressant à Dieu, elle l’a appelé « Papa »

J’ai trouvé ça très émouvant qu’elle exprime ce degré d’intimité de sa relation à Dieu !

 

N°62-21: Notre Père

Prière d’intercession

 

 

Seigneur, répands ta lumière sur tous ceux qui, dans la nuit du doute et
du découragement, te cherchent, sans pouvoir te trouver.
Toi, Prince de la paix,
Suscite entre les hommes le désir d’instaurer une paix juste et durable.
Fais de nous des semeurs de paix, des artisans de justice
Espérance de tous ceux qui souffrent, nous te confions les grands
malades, ceux qui sont victimes de la haine, de la concurrence, de la
guerre, des intempéries, et tous ceux qui, pour quelque raison, se
sentent tristes, délaissés ou méprisés.
Reçois nos prières, Seigneur, comme une forme d’engagement de notre
part, car nous savons que tu as aussi besoin de nous.
Que ta lumière soit pour tous une source de joie et d’espoirs !

 

Envoi et bénédiction

 

Dieu nous envoie dans le monde pour être ses témoins,

 Pour transmettre son espérance, et pour pratiquer son amour !

 Que notre recherche de ce royaume de Dieu soit sereine, active et joyeuse !!!

Guidée par l’Esprit Saint qui nous a été annoncé par Jésus et envoyée par notre Père.

 

 Tout est possible car Dieu est proche de chacun de nous, individuellement et collectivement !

 Il nous donne sa Paix, sa joie et la chaleur de son Amour.

 Il nous bénit, avec tous ceux qui le cherchent d’éternité en éternité,

 et dans un temps qui n’appartient qu’à LUI !

 

Amen !

 

N°47-04 : Confie à Dieu ta route (1,2,4)

 

Contact